Comment intervenir en hauteur dans une salle propre ?
- claire5389
- 10 sept. 2024
- 5 min de lecture
Les opérations de maintenance et de nettoyage dans des locaux dont l’atmosphère doit être contrôlée, nécessitent du matériel d’intervention adapté. Le matériel doit être facile à manipuler et le moins encombrant possible pour impacter au minimum les éléments environnants.

Qu’est-ce qu’une salle propre ou à atmosphère contrôlée ?
Les salles propres désignent les espaces fermés à l’intérieur desquels différentes variables telles que la température, l’humidité, la pression mais surtout la quantité de particules par unité de volume sont mesurées et contrôlées. Ces paramètres sont monitorés afin de ne pas induire de contamination dans les opérations de production, transformation ou conditionnement dans l’espace en question.
Les sources de contamination peuvent provenir de personnes, d’équipements ou même de processus de production utilisés. Les salles propres sont désignées selon la spécificité du domaine concerné. On parle de contrôle de l’atmosphère, de l’empoussièrement ou encore du niveau de contamination.
Une salle propre répond généralement à ces 3 critères :
Un espace fermé.
Un système de sas pour y accéder, via le transit par une salle grise par exemple pour préparer le matériel entrant.
Un système de filtration de l’air pour contrôler le taux de particules présents dans l’espace clos.
Touchant des domaines nécessitant une hygiène spécifique, les salles propres sont réglementées par différentes normes suivant le degré de contrôle attendu.
Réglementation spécifique aux salles propres
La classification du degré de contrôle peut concerner :
La mesure du taux de particules présentes dans l’air allant de ISO1 à ISO9 selon la norme ISO 14644.
Elle permet de classer le niveau de propreté selon le nombre maximum de particules en suspension admises par mètre cube d’air selon leur taille. On utilise pour cela un compteur de particules.
La norme ISO 14698 s’applique plus spécifiquement au domaine pharmaceutique concernant le contrôle des contaminations par des micro-organismes. La classification de salle propre se décline en classe A, B, C ou D. Le grade « A » désigne le niveau de contrôle le plus élevé pour des opérations à haut risque. Il s’agit d’un niveau de concentration de particules extrêmement bas.
Enfin pour les industries agroalimentaires, on fait référence à la spécification DTU 45.1(NF P75-401) notamment pour répondre aux problématiques d’isolation thermique.
Différence entre salle propre, salle blanche ou salle grise
Le terme de salle propre désigne donc un espace dont les paramètres sont plus ou moins fortement contrôlés pour éviter toute contamination par les particules de l’air. On parle aussi de zone à empoussièrement contrôlé (ZAC) ou à atmosphère contrôlée. Le terme de salle blanche est similaire à celui de salle propre mais est plus spécifique à la recherche scientifique, que ce soit dans le domaine pharmaceutique, de la biologie, de l’agroalimentaire, des biotechnologies. On cherche à obtenir une salle complétement stérile.
La salle blanche doit répondre à la norme NF EN ISO 14644. Les salles grises, quant à elles, désignent l’espace de stockage et de maintenance nécessaire à la préparation du matériel qui va entrer en salle blanche. Elles ne présentent pas le même niveau de stérilité mais sont indispensables pour préparer le matériel qui va entrer en salle blanche.
Construction d’une salle propre
Lors de la construction d’une salle propre ou des opérations de maintenance, un certain nombre d’opérations à effectuer sont spécifiées dans le cahier des charges. Lors de la construction, il s’agit de conserver l’étanchéité tout en effectuant l’ensemble des raccordements nécessaires en électricité, chauffage, ventilation. Pour cela les interfaces pour le passage de la câblerie, la découpe de plafond pour les spots d’éclairage, ou les raccordements d’appareillages doivent faire l’objet d’une attention particulière pour conserver l’étanchéité à la salle propre.
La construction de salles propres industrielles disposent régulièrement de ponts roulants et d’une forte hauteur sous plafond. Pour manœuvrer des charges lourdes, le sol est de préférence constitué en résine époxy pour résister aux diverses charges. La hauteur sous plafond exige une ventilation adaptée permettant un soufflage de haut en bas et d’une puissance suffisante. Les gaines de ventilations seront adaptées en conséquence.
Nettoyage de fin de chantier et mise à gris
Dans le cas d’une construction de salle blanche, sitôt le chantier terminé, il s’agit de procéder à l’évacuation des gravats et du maximum de poussière accumulée. La préparation des surfaces à l’aide d’un premier nettoyage minutieux facilitera la mise à gris de la pièce en vue de procéder à l’étape suivante de mise à blanc.
Qualification de la salle blanche : mise à blanc
La mise à blanc constitue l’étape finale de préparation d’une salle blanche. Elle désigne les derniers travaux de nettoyage en vue d’obtenir la certification de salle blanche. Cette mise à blanc intervient avant la mise en service de la salle ou faisant suite à un arrêt technique pour maintenance.
On la réalise en deux temps. Tout d’abord on procède à la mise à blanc primaire. Cette étape prévoit l’arrêt de la ventilation pour laisser les particules macroscopiques sédimenter au sol avant de les collecter pour les éliminer ainsi que toutes les traces et souillures visibles. Au cours de cette étape on réalise un ou plusieurs nettoyages des murs et plafonds pour procéder à la détergence et à la désinfection de ceux-ci. Le mobilier ainsi que tous les équipements présents dans la pièce subissent également une désinfection à l’alcool isopropylique.
Au cours de ces nettoyages successifs, l’accès en hauteur est indispensable pour réaliser une désinfection soignée même aux endroits les moins accessibles. La mise à blanc finale a lieu ensuite après avoir remis en route la ventilation pendant 12 heures environ pour parvenir à une décontamination ultra fine.
Durant cette mise à blanc, la plupart des opérations sont effectuées manuellement par des opérateurs certifiés aux opérations de décontamination. Ce personnel dispose de moyen de protection vestimentaire adapté pour prévenir tout transport et contaminations de particules. Le résultat doit permettre d’éliminer les particules et microorganismes invisibles. La qualification de la classe de propreté est le plus souvent validé par une société de contrôle officielle.
Mise à blanc avec des hauteurs importantes
Si certaines hauteurs de plafond peuvent se contenter d’un nettoyage au racleau industriel, d’autres murs et plafonds de hauteur importante nécessitent l’utilisation de dispositifs d’accès en hauteur. Il s’agit par exemple de projets de salles propres dans le secteur aéronautique, possédant la présence de ponts roulants à l’intérieur même des halls de production. Pour cela la mise en place d’échafaudage encombrant, à transporter en plusieurs parties et fastidieux à assembler peut venir impacter la propreté de la pièce que l’on cherche à obtenir.
L’utilisation d’un échafaudage télescopique comme le « Teletower » est une solution astucieuse. De par son faible encombrement lorsqu’il est replié, il permet d’être introduit facilement dans n’importe quelle pièce. Il peut au préalable subir une désinfection de ses précédentes utilisations en salle grise avant d’être introduit dans la salle propre à désinfecter.
Son impact dans l’environnement de la pièce à assainir sera réduit au minimum grâce à sa compacité et sa facilité d’installation. En effet son installation se réalise en quelques minutes par une seule et même personne. L’opérateur est alors dans des conditions idéales pour procéder à la décontamination et la désinfection des zones et recoins les plus en hauteurs.
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